vendredi 29 avril 2016

Aménagement de zones de compostage en place au jardin


Au Jardin Mire, nous avons un composteur classique. Il nous est bien utile pour déposer et recycler tous les "déchets" (entendre "aliments") organiques qui ne vont pas aux poules. Mais il y a des inconvénients à cette méthode.

D'abord, cela induit une perte énorme d'énergie, énergie qui ne profite pas aux zones de culture, mais qui profite bien aux salades sauvages de la zone de compostage.

D'autre part, la décomposition est assez longue, il n'y a pas suffisamment de déchets, il manque un second composteur pour que la décomposition soit optimale dans le premier...


Composteur fourni par la communauté de communes
en charge de la gestion des déchets.
Petites surprises au jardin :
les orchis du tout début de printemps qui aiment visiblement s'épanouir le long du chemin de passage, à moins qu'ils n'aiment la compagnie des champignons qui eux font sciemment (oui !) surface près des voies de passage...



Première réflexion faite, une autre  problématique s'est imposée pour la saison au potager qui arrive. Certains légumes comme les courges poussent bien avec un bon apport de compost (beaucoup connaissent les courges qui courent autour du compost). Or nous manquons de compost immédiatement disponible servant à préparer les zones de culture de ces légumes, pour les raisons initialement évoquées. Le compost du composteur est toujours en cours de compostage puisqu'on ajoute sans cesse de nouveau détritus, la couche du dessous diminue dans le même temps sans qu'on puisse pleinement en profiter... Ce système manque d'efficacité.

(A noter que pour avoir un compost adéquat pour les zones de culture, il faut 2 parts de carbone pour 1 part d'azote, donc beaucoup de "déchets" - ou plutôt ressources - de type bois sec, brindilles, paille, papiers, cartons non traités, feuilles mortes... Les épluchures de cuisine étant plutôt azotées. Et nous manquions de ces ressources cette année.)


Petit aperçu de la jungle de tomates.
Ces rudérales sont moins nécessiteuses en apport de fertilisation.
(Attend-on mi-mai par sécurité pour les mettre en place ?)


Troisième souci, la sécheresse. Le temps est déjà extrêmement sec, même en ce mois d'avril, il y a eu peu de précipitations et le vent de ces derniers jours accentue le phénomène. C'est très dur pour les semis en pleine terre, zones, qui du fait même du semis, ne peuvent être trop paillées et ne sont donc pas préservées de l'évaporation comme on pourrait le faire avec un bon paillage de 30 cm d'épaisseur. D'autant que la terre d'ici n'est pas encore suffisamment "restaurée" pour retenir un peu l'eau. Ajoutons à cela que cette terre manque, dans la plupart des zones, d'azote, ne serait-ce qu'à en juger par toutes les légumineuses qui poussent spontanément ici pour lui en donner un peu.



Alors, en attendant l'agradation progressive de ce sol par tout un tas de méthodes, que l'on pourra exposer au fur et à mesure, en attendant la pousse des arbres salvateurs, etc., la solution du compostage en place paraît bien adaptée à la résolution de ces problématiques.



L'idée est simple. Il s'agit de composter les déchets organiques en tas directement dans la zone de culture. Le mieux étant de prévoir un îlot de compostage au milieu de la zone histoire que toute la zone en profite. Par exemple, dans des carrés potagers, on consacre le carré du milieu au compostage. Dans une butte ou une planche, on prévoit un petit îlot au centre.






Ici, par exemple, sur la butte, au premier plan, faite avec la terre qui provient du creusage de la future mare en contrebas, on a donc délimité un petit cercle avec des pierres, puis déposé une bonne dose de déchets à composter, puis recouvert de paille et bien arrosé pour humidifier en profondeur et faire tenir la paille en place.


Avec la paille,
toute bébête ayant besoin d'un toit pour vivre.



Les avantages sont multiples et répondent aux problématiques de départ.

Pas de perte d'énergie, les bébêtes travaillent au milieu de ce qui pousse. Donc une énergie immédiatement disponible pour la fertilisation de la zone.

Un taux d'humidité augmenté et naturellement fourni, aidant à combattre la sécheresse.

Une zone qui devrait plaire aux cucurbitacées plantées à proximité.



A noter que l'on peut aussi faire tout simplement du compostage de surface, et non en tas, immédiatement sous le paillage, mais cela ne vaut pas, encore une fois, pour les semis de pleine terre qui souffrent dans les zones arides aux sols maltraités !



Quand les zones de culture ne sont pas déjà aménagées, on peut même carrément intégrer cette méthode initialement dans son "design". C'est ainsi qu'on peut par exemple imaginer de concevoir toute forme de buttes de culture qui intègrent au centre un composteur avec un accès facilité. C'est par exemple le concept imaginé des "keyhole gardens", le design en "trou de serrure". On trouve beaucoup de documentation sur Internet à ce sujet (images).



A ce propos, il sera prochainement mis en ligne sur ce site une petite médiathèque virtuelle pour accéder à des ressources sélectionnées du web, intéressantes pour se forger une vision permaculturelle des systèmes. En attendant, un premier recensement de liens fait ici.


Tipi-cabane à haricots bientôt !


Bon jardinage les ami-e-s !

3 commentaires:

  1. Ingénieux ! Je n'avais jamais pensé qu'en effet le compostage pouvait être rendu inefficace dans un seul compost. Il me semble que ma grand-mère faisait ça a Sinard, des petits tas dans chaque carré...

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    1. Cela peut bien fonctionner dans un composteur quand on a beaucoup de déchets et qu'on utilise différentes techniques pour créer du compost.

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  2. A Antibes, mamie met directement ses épluchures dans les bacs de plantes devant la maison, les mouettes n'ont pas l'air d'être intéressées... je l'ai fait aussi, mais l'idée du trou recouvert de paille au milieu du carré correspond tout à fait à l'observation que nous faisons tous : autour du composteur c'est la jungle, donc allons-y !

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